Publisher: Le Courrier de Russie
Antoine D’Agata fait une première apparition à Moscou grâce à une nouvelle exposition : assortiment de photos, noir et blanc et couleur, inédites ou tirées de ses principaux livres et expositions précédentes.
La nuit est sa source d’inspiration. Il voyage et fait des rencontres, fait l’amour, se drogue, se perd, côtoie les prostituées, exploite à l’excès, en somme, les pratiques nocturnes les plus diverses. Et il photographie. Mais cela n’a rien d’un documentaire. Bien au contraire.
Il explique que « la brutalité de la forme, l’exagération de la vision nous obligent, plus que les images qui prétendent documenter, à nous intéresser à la réalité de ce que nous voyons. Le spectateur peut alors exister, ne plus simplement se retrouver en position de voyeur ou de consommateur, mais partager une expérience extrême, s’interroger sur l’état du monde et de lui-même. ».
Les clichés sont parfois flous ou cadrés de façon aléatoire, une manière pour Antoine D’Agata de trouver sa liberté, en repoussant éternellement les limites de son art.
C’est à travers sa façon de vivre que l’artiste a choisi d’exprimer ses peurs, ses désirs, et tout ce qui constitue ses interrogations sur le monde.
Le sexe, la drogue, la peur ou l’inconscient constituent ses obsessions. Autant de thèmes qu’il traite avec talent et sans jugement moral. « Pour explorer certains univers, il faut les partager jusqu’au bout, sans précaution » dit-il. Antoine D’Agata a la volonté tenace de saisir à vif cette réalité pour mieux la relater ensuite.